Ceres Roadmap for Sustainability : un outil pour planifier, implémenter et évaluer votre stratégie RSE
Contrairement à une croyance commune, le greenwashing n’est pas nécessairement synonyme d’une volonté de mensonge et de tromperie. Il est souvent dû à des maladresses, à l’exagération des réalisations de l’entreprise et à l’utilisation inappropriée de l’argument écologique (voir la recommandation développement durable de l’ARPP et l’analyse de Sicome sur la question). Il peut aussi résulter de la mauvaise connaissance des réalités sur le terrain et des faiblesses de votre stratégie RSE.
Communiquer sur la RSE requiert d’avoir une vue d’ensemble sur les éléments à prendre en compte dans l’implémentation, l’évaluation et l’amélioration de cette stratégie. Les lignes directrices du GRI (Global Reporting Initiative) et l’iso 26000 font partie des référentiels les plus utilisés pour définir et mesurer ces éléments. Un autre outil est le Ceres roadmap sustainability, qui est proposé par l’ONG Ceres (Coalition for Environmentally Responsible Economies), l’un des initiateurs du GRI avec le PNUE et le Tellus Institute. Il s’adresse autant aux investisseurs qui souhaitent évaluer le poids de l’engagement de l’entreprise pour le développement durable, qu’aux responsables dans l’entreprise qui souhaitent avoir un cadre de référence pour planifier, implémenter et évaluer leur stratégie RSE.
Le Ceres roadmap sustainbaility constitue une feuille de route qui permet à votre entreprise de définir les points de vigilance sur lesquels elle doit orienter ses efforts. Il est composé de 20 points clés répartis sur 4 domaines : la gouvernance, l’engagement des parties-prenantes, la divulgation des informations extra financières et la performance.
1. La gouvernance
Le développement durable doit être intégré dans les processus de prise de décisions et concerner tous les niveaux hiérarchiques dans l’entreprise, à savoir :
- Le conseil d’administration : intégration du développement durable dans les questions dont le conseil d’administration discute et qu’il surveille.
- Le PDG et les hauts dirigeants : inclusion du développement durable dans les objectifs dont la réalisation fait explicitement partie de la responsabilité du PDG et des cadres supérieurs.
- Les salariés : Intégration du développement durable comme critère d’évaluation des salariés et dans leur système de primes et récompenses.
- La politique globale de l’entreprise : intégration du développement durable dans le système de management des risques et de prise de décision.
- Positionnement vis-à-vis des politiques publiques : Face aux politiques publiques liées au développement durable notamment les questions pertinentes pour l’entreprise, cette dernière doit se positionner d’une manière claire. Tout lobbying doit être transparent et conforme à la stratégie et aux engagements de l’entreprise.
2. L’implication des parties prenantes
Un point central de la stratégie RSE est le dialogue continu avec les parties prenantes et la prise en considération de leurs attentes et leurs retours dans les processus de décision. Là aussi, cinq points clés permettent de vous guider dans le processus d’implication de vos parties prenantes et vous aider à réfléchir sur des pistes d’amélioration :
- Implication des parties prenantes et prise en considération de leurs attentes dans l’étude de matérialité.
- Établissement d’un dialogue de fond avec les parties prenantes et communication sur la manière dont il a été pris en compte dans la stratégie de l’entreprise.
- Implication des investisseurs et leur information régulière, claire et transparente sur les opportunités et les risques liés au développement durable.
- Implication des hauts dirigeants dans le dialogue.
- Engagement d’une collaboration stratégique avec différentes parties en vue d’innover et de définir des solutions durables.
3. La divulgation des informations extra-financières
Le dialogue avec les parties prenantes va de pair avec une communication transparente, claire, contextualisée sur les enjeux, les objectifs, les performances et les plans d’action liés à la stratégie RSE. Cinq points sont à prendre en considération :
- Communication des informations pertinentes en se référant au GRI et aux standards spécifiques au secteur de l’entreprise (standardisation).
- Intégration des informations sur les risques, les opportunités et la performance liées au développement durable dans les documents financiers.
- Communication sur la portée et le contenu de la RSE en démontrant l’intégration du développement durable dans les prises de décisions, les objectifs et performances liées aux opérations de l’entreprise, ses succursales et ses joint-ventures, sa chaine d’approvisionnement et ses produits.
- Utilisation de différents supports dont les rapports RSE, les documents financiers, les sites institutionnels et les médias sociaux.
- Vérification des informations par un organisme tiers indépendant.
4. La performance
La dernière catégorie concerne les performances extra-financières elles-mêmes, que l’entreprise doit régulièrement évaluer et améliorer par rapport à différentes questions : les émissions des gaz à effet de serre, l’efficacité énergétique, les infrastructures, la consommation de l’eau, la gestion des déchets et les droits de l’homme. Cette performance concerne cinq aspects de l’activité de l’entreprise :
- Mesure et amélioration des performances dans les opérations pour atteindre la neutralité environnementale et garantir respect des droits de l’homme.
- Surveillance de la chaine d’approvisionnement et La chaine d’approvisionnement : l’entreprise doit s’assurer que les fournisseurs auxquels elle fait appel respectent les normes environnementales et sociales.
- Le transport et la logistique : l’entreprise doit minimiser l’impact environnemental des transports et la logistique en dirigeant ses efforts vers l’efficacité énergétique et la réduction des gaz à effet de serre.
- Les produits et les services : l’entreprise doit concevoir et fournir des produits et services en cohérence avec ses objectifs en matière de développement durable.
- La politique des ressources humaines : le développement durable doit au cœur de la politique des ressources humaines. Cette dernière doit être inclusive et encourager la diversité.
Ce modèle permet donc de structurer et d’évaluer votre démarche développement durable. Il peut aussi être utilisé comme outil pour vous aider à construire votre communication comme composante centrale dans la transition de votre entreprise vers un modèle économique plus responsable. Pour plus de détails sur le Ceres roadmap of sustainability, vous pouvez visiter le site de Ceres : https://www.ceres.org/roadmap