Tourismes durable, responsable, écologique, etc. Comment les distinguer?
Qu’est-ce que le tourisme durable? responsable? écologique? équitable? etc. Comment différencier toutes ces formes de la pratique touristique qui tentent de pallier les inconvénients du tourisme de masse? Pour moi, déterminer à qui bénéficie chacune de ces formes constitue un moyen de les distinguer. Car, si ces différentes formes viennent apporter des solutions à des problèmes causés par une pratique touristique intensive, elles sont orientées vers une/des catégorie(s) de bénéficiaires.
L’analyse thématique qualitative de différents documents institutionnels où ces formes touristiques sont définies, m’a permis d’identifier plusieurs catégories de bénéficiaires. Ces catégories correspondent à quatre classes représentant chacune un pôle de deux axes oppositionnels : homme vs nature et touriste vs autochtone. Ces axes renvoient à deux types de relations qui caractérisent la question de la ‘’durabilité’’ dans le tourisme.
Le tourisme durable bénéficie au patrimoine naturel et à l’économie locale, mais également à la culture autochtone. La Charte de Lanzarote sur le tourisme durable inclut dans la durabilité l’intérêt du touriste, à travers sa dignité et sa satisfaction.
Le tourisme responsable se distingue par le fait d’être un engagement volontaire de la part de l’entreprise pour la prise en compte des intérêts du voyageur, des employés, de l’autochtone, et de l’environnement. Il inclut aussi la responsabilité du touriste.
Le tourisme social, qui est la plus ancienne de ces formes de tourisme alternatives, prend en considération l’intérêt de l’environnement et des communautés locales. Mais le tourisme social désigne surtout la possibilité d’accéder au tourisme donc de devenir touriste. Il est le fait des acteurs du tourisme qui œuvrent pour réaliser cet espoir.
L’écotourisme ou tourisme de nature est centré entré sur la nature mais également sur les «cultures traditionnelle qui règnent dans les milieux naturels. ». Il se pratique dans les milieux naturels, parfois des zones protégées, où vivent des populations qui ont un mode de vie traditionnel.
Le tourisme écologique, quant à lui, est défini par la Déclaration sur le tourisme dans l’Antarctique comme un tourisme qui fait “prendre conscience de l’importance vitale de la protection de l’environnement de la planète”. Il concerne donc exclusivement la protection du patrimoine naturel de la destination.
Enfin le tourisme équitable et le tourisme solidaire ont pour bénéficiaire principal l’autochtone.
Le tourisme équitable profite au développement socioéconomique local : dans l’activité touristique, l’autochtone a un statut de partenaire. Il peut vivre dignement, puisque les bénéfices de cette activité sont partagés équitablement. Il est un acteur de son propre développement.
Tandis que le tourisme solidaire vise un autre niveau : il implique une rencontre avec l’autochtone et généralement un séjour chez lui contre de l’argent. Il permet donc également de développer son économie et de sa qualité de vie, mais ce dernier est considéré comme étant dans le besoin et est dans une position de demande. Il est donc bénéficiaire passif, là où dans le tourisme équitable il est sujet actant.